dimanche 10 juillet 2011

Le dessous des cartes

Malgré les dénégations hypocrites des experts-Alès, il est clair que l'absorption de la CCRV par la CAGA intéresse la ville d'Alès. Il y a au moins deux raisons pour cela :

1 la finance ;
2 la finance ;

D'abord la finance. Le tissu fiscal de la ville d'Alès est composé historiquement d'une population liée à son passé industriel et minier.
Nombre d'entreprises a fermé les portes et le carreau des mines est depuis longtemps déserté. Mais tous les travailleurs ne sont pas tous partis avec les emplois disparus. Ils se sont transformés en petits retraités, en demandeurs d'emploi ou en travailleurs aidés et/ou précaires. Le taux de chômage à Alès est de 15,4% contre 9% environ au plan national. Le revenu moyen des ménages plafonne à 20.028 €/an à Alès, contre 34.450 €/an en France (Méjannes-les-Alès : 29.448 €/an). Seuls 38% des ménages alésiens contribuent à l'impôt sur le revenu.


En 2010, la ville d'Alès est endettée à hauteur de plus de 44 millions d'euros, soit environ 1.080 euros/habitant. Par ailleurs la communauté d'agglomérations du Grand Alès (CAGA) supporte un poids de la dette similaire, soit encore plus de 1.000€/habitant. Donc les habitants d'Alès subissent un endettement cumulé de plus de 2.000 €/habitant. Ce poids repose principalement sur 38% des ménages de la ville.

Dans ce contexte financier très tendu, il est vital pour Alès de trouver des recettes supplémentaires, c'est-à-dire de nouvelles ressources fiscales constituées par la contribution de ménages imposables. Cette denrée recherchée est rare, nous l'avons vu, à Alès. Il est donc nécessaire d'étendre le territoire de chasse des financiers d'Alès, en premier lieu à l'agglo. Puis celle-ci devenant insuffisante à alimenter le gouffre creusé en permanence par la ville, aux communautés de communes environnantes (Mont Bouquet, 2C2A et CCRV).

Pour gagner plus, il faut accroître les recettes. Mais il peut être également efficace de réduire les dépenses. Et c'est là la deuxième raison du tropisme d'Alès pour les communautés de communes voisines.

Ensuite la finance. Les dépenses de la ville d'Alès affectées aux prestations sociales (logement, aides diverses, personnel social) sont importantes. Naturellement dans la plupart des cas, les personnes bénéficiaires ne sont pas imposables. En outre, l'urbanisation des années soixante a mal vieilli et a créé des ghettos sociaux. Des quartiers entiers sont dégradés malgré les efforts coûteux entrepris par la ville. Outre le poids financier, cette population aidée et précarisée fait peser un poids social sur la ville qui entrave son développement ainsi que sa transformation en ville plus résidentielle susceptible d'attirer une population plus riche et plus imposable.

Pour sortir de cette spirale financière qui attire inéluctablement le budget de la ville vers la cessation des paiements, la ville doit impérativement déconcentrer sa population aidée et fragilisée vers la périphérie.  Sous l'impulsion de l'adjoint à l'urbanisme, M SAPEDE, la municipalité de Vézénobres a déjà préparé localement cette mutation. Le projet du plan local d'urbanisme (PLU) élaboré par l'équipe de M MIALHE prévoit la construction d'immeubles de 3 à 4 étages au pied de la cité le long de l'ancienne nationale. Pourtant, en raison des inondations de 2002, cette zone est actuellement classée comme inondable et protégée par la ZPPAUP (zone de protection du patrimoine architectural et urbain). Qu'importe, M SAPEDE va demander à un cabinet d'experts de certifier que cette zone n'est pas du tout inondable et que l'on peut y édifier des logements sociaux en harmonie avec le site du vieux village. Pourtant, il s'agit là d'excellentes terres agricoles qui méritent mieux que de devenir les terrains vagues du progrès  urbain vu de manière " incontestable " par le trio infernal MIALHE-GAROSINO-SAPEDE. Qu'importe, cette équipe de choc y voit sans doute " le projet touristique ambitieux et la mise en œuvre d'une véritable politique de promotion " proclamés en page 2 du " Figurez-vous " édition (très) spéciale.

Ceux qui pensent que cette opération sera financièrement positive pour le village commettent une grave erreur d'analyse. En effet, la population grèvera les finances du village sans contribution fiscale. Le coût des réseaux (route, adduction d'eau, assainissement) ne sera pas financé par la CAGA. Par contre cette dernière percevra la taxe sur les ordures ménagères des nouveaux habitants ainsi que la redevance d'assainissement. Bref, à Vézénobres le coût et à la CAGA les recettes. La conséquence première de cette brillante opération d'urbanisation sera l'accroissement des impôts locaux des villages d'accueil.

Ainsi, la revitalisation d'Alès se fera immanquablement au détriment des villages et de leur ruralité, de la qualité de vie, de la valeur du patrimoine des petits propriétaires.

Mais faut-il pour autant s'en inquiéter ? M MIALHE ne nous a-t-il rappelé " combien (il) est attaché à Vézénobres " et ne nous a-t-il pas assuré dans le dernier " Figurez-vous "  (page 3 in fine) de sa " détermination à préserver et à valoriser l'identité singulière de notre commune " ?

Nous accorderons à ce songe creux la valeur que le maire a lui-même a donné à ses promesses électorales en les bafouant publiquement et sans vergogne aucune en vrai professionnel de la politique politicienne qu'il est rapidement devenu.

Si nous ne réagissons pas fermement ici et maintenant, voici l'avenir qui sera celui des futurs habitants de nos communes.

CINCINATUS

1 commentaire:

  1. Très bonne analyse
    Avec tous mes remerciements pour votre message faisant suite à ma lettre adressée à monsieur le maire de Vézénobres.
    J'en ai été vraiment très touchée
    M.Fernandez

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