mercredi 14 décembre 2011

Les hommes ne sont pas une marchandise

Le Préfet veut imposer son diktat en regroupant des communes contre leur gré - éclaircissements :

LES HOMMES NE SONT PAS UNE MARCHANDISE

La loi de réforme des collectivités territoriales visait à proposer une réponse à l'empilement des structures administratives territoriales. Elle avait pour but de rendre plus lisible les politiques locales en distinguant conseil général et conseil régional d'une part, commune et intercommunalité d'autre part. Elle prévoyait qu'au 31 décembre 2011 les discussions seraient terminés dans des commissions ad hoc (CDCI) et qu'en conséquence les Préfets publierait la carte définitive des coopérations intercommunales dés le début 2012.

C'est la mise en application de cette loi qui a conduit a des manifestations et des répressions pour le moins inadmissibles - et chacun se souvient ici du gazage de manifestants pacifiques en gare d'Anduze.

La communauté de communes Autour d'Anduze et celle de la Région de Vézénobres ont été pour le moins actives pour refuser leur intégration dans l'agglo d'Alès, sans compter Edouard Chaulet à Barjac, une association à Saint-Laurent-des-Arbres, etc. Par des pétitions, des référendums, certaines communes ou communautés ont clairement indiqué qu'elles avaient fait des choix.

Pourtant le 5 décembre 2011 " La CDCI a arbitré la question de l'avenir de la Communauté de Communes Autour d'Anduze, de la communauté de communes de la région de Vézénobres et de la communauté de communes du Mont Bouquet en rejetant les amendements déposés et en ratifiant, de fait,  la proposition du Préfet de les intégrer dans la communauté d'agglomération du Grand Alès.

La CDCI du 21 octobre avait donné son accord pour la naissance d'une communauté d'agglomération autour de Bagnols-sur-Cèze. La CDCI du 14 novembre a validé la création d'une nouvelle communauté de communes issue de la fusion des trois communautés de communes suivantes : Grand Lussan, Uzège et Pont du Gard, avec l'extension à huit communes " isolées ". En revanche, toujours à l'issue de la CDCI du 21 octobre, le projet de fusion proposé par le Préfet entre les communautés de communes Terre de Camargue et Petite Camargue avait été écarté.

Sur la question de l'avenir de la communauté de communes Cévennes Garrigues, la CDCI du 5 décembre a retiré cette communauté de communes de la fusion proposée par le Préfet qui consistait à regrouper les communautés de communes de Coutach Vidourle, Autour de Lédignan et Cévennes Garrigues. "

On appréciera la chute du communiqué de la Préfecture : " Au terme de cette CDCI, l'évolution de l'intercommunalité de la quasi-totalité du Gard est réglée sur la base de la cartographie proposée par le Préfet. " Pour le moins clair le Préfet vos volontés j'y marche dessus c'est ma proposition initiale qui sera adoptée. Même si une dernière réunion le 15 décembre regardera un amendement sur les Vallées du Gardon d'Anduze.

Du coté du parti Sarkozien on jubile. Roustan à Alès et Fournier à Nîmes ont même jeté les têtes de pont en créant un pôle métropolitain de plus de 310 000 habitants le 18 novembre dont le Préfet joue les rabatteurs. Plus trouble est le rôle d'élus socialistes notamment de certains conseillers généraux et de Gérard Garossino en particulier à Vézénobres qui recrute pour le maire d'Alès. Position qui exaspère les élus qui avaient pensé qu'en faisant changer la majorité aux Sénat ils seraient davantage entendus. Peine perdu ! les socialistes ont pris le perchoir de la Haute Assemblée mais sur le terrain le PS n'est pas très clair. En témoigne la déclaration que nous avons demandé au sénateur Simon Sutour et que nous attendons encore…

Mais du coté des opposants on ne baisse pas les bras. C'est ainsi que Bernard Clément pour les élus Communistes et Républicains déclare " nous ne pouvons nous satisfaire de ce processus global et du mode de fonctionnement de la CDCI, qui traduit encore une fois tous les méfaits d'une loi qu'il est urgent d'abroger. La coopération intercommunale est une nécessité, mais son organisation, son fonctionnement et ses choix de gestion doivent être librement consentis. C'est loin d'être le cas quand on pense qu'un amendement déposé lors de la précédente CDCI par la communauté de communes du Pont du Gard, qui refuse d'être intégrée dans l'ensemble Uzège - Grand Lussan, a obtenu 70% des voix des membres présents et a été rejeté par seulement 12 voix contre 27 qui le soutenaient. C'est une certaine conception de la démocratie!

C'est ainsi que les citoyens des communautés de communes menacées d'être arbitrairement fusionnées avec le Grand Alès appellent à un important rassemblement en fanfare le dimanche 18 décembre à Anduze à 10h30 sur le parking du Gardon.

Que des dispositions soient prises pour gérer des collectivités pourquoi pas ? C'est E. Chaulet a Barjac qui a démontré qu'avec des alliances à la carte, des regroupements volontaires sur des dossiers précis il gérait sa commune de manière exemplaire. D'un autre coté à Vézénobres on démontre à qui veut l'entendre que la gestion Roustanienne est dispendieuse, que la dette de l'agglo d'Alès est importante.
Mais que l'on empile les populations dans un compartiment, puis dans un autre pour faciliter leur gestion est une autre chose. Les hommes ne sont pas une marchandise que l'on stocke, transporte, empile, regroupe selon la volonté de quelques-uns.

Les hommes sont des êtres de cultures qui en tant que tel s'approprient des codes, des valeurs qui sont propres à des territoires. Changer ces données c'est vouloir volontairement créer des traumatismes générateur de conflits intra-communautaires - voulus ?

D Garrel

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