Anduze, 18 décembre, intervention lue par la CCRV

NOTRE CCRV…                                                 texte lu au rassemblement d'Anduze du 18/12/2011

D lu par Dominique

M lu par Martine

D=Nous souhaitons aujourd'hui vous dire quelques mots d'une communauté de communes voisine, menacée de disparaître, comme vous la 2C2A, comme vous menacée d'être absorbée par le Grand'Alès, comme vous contre le gré de la majorité des citoyens et des élus de ce territoire.

Nous parlons de la CC de la Région de Vézénobres, que nous dénommerons dans la suite CCRV.

M=Quelques mots pour la présenter : 16 communes essentiellement rurales, regroupant 10 000 habitants, comme vous…CCRV, tu as été créée en 1992, dès la sortie des textes de loi.

D=Quand tu as été victime d'une première tentative de débauchage, à l'été 2009, tu avais 17 ans . T'étais mineure, mais ça t'a pas empêché de dire vigoureusement : " non mais ça va pas la tête?! ". Je me souviens encore du vide-grenier de Vézénobres en juillet où les gens faisaient positivement la queue pour venir signer la pétition élaborée à quelques-uns.

On a eu rapidement, et sans faire le forcing par porte à porte, la moitié de la population de Vézénobres qui a signé. Dès septembre, une réunion publique a confirmé cette opposition massive, et déjà nous avons eu l'aide efficace de nos amis d'Anduze, avec leur présence, leur expérience, leurs diaporamas dont beaucoup de planches nous concernaient.

M=C'est vrai, on s'est un peu endormis par la suite jusqu'à un réveil en fanfare en mai de cette année, après la publication fin avril de la carte préfectorale. Là, CCRV, tu avais tes 19 ans et en jeune majeure tu nous a confirmé ton opposition résolue à cette absorption : " un mariage forcé ? vous rigolez ! une union avec d'autres, oui, mais si c'est librement consenti des deux côtés, c'est quoi cette conception dépassée ? ".

D=On avait en tête de passer de village en village, de faire des réunions au plus près des gens pour les alerter des risques de la fusion, parallèlement au boulot fait par des élus de divers villages pour mobiliser les instances communales et l'intercommunalité. On s'est dit : pour faire un diaporama qu'on fera circuler et qui nous ressemble, quoi de mieux que de se regarder dans la glace? Et là on a été étonnés…comment vous dire, on était mieux que ce qu'on croyait…On en a compulsé, des chiffres et des chiffres, et ça nous a convaincus qu'on n'avait rien à espérer de se retrouver dans le Grand'Alès.

M---la démographie : nous ne développerons que ce point. Qui pourrait croire au regard des chiffres qu'on est une population refermée sur elle-même, vieille et égoïste ? Quand notre population a augmenté de 73% en 30 ans contre 10% pour le Grand'Alès, quand notre indice de dynamisme, le rapport des moins de 20 ans sur les plus de 60 ans est nettement en notre faveur (1,15 contre 0, 85), quand les chiffres de ceux qui vivent et travaillent sur place sont significatifs…A l'image de ses 4 crèches intercommunales, la CCRV n'a pas de complexe à faire pour son avenir.

---les finances, les ponctions ou rétrocessions aux communes je n'en parlerai pas, tant les chiffres parlent d'eux-mêmes et sont connus de tous. Les risques futurs en cas de fusion sont évidents : au niveau de la dotation globale de fonctionnement avec la prévision d'une dotation intercommunale, avec l'harmonisation des taxes, vers le haut bien sûr, où Alès se situe allègrement, au niveau des compétences d'urbanisme…

D=Il n'est pas étonnant que dans ces conditions 14 des 16 communes de la CCRV, la CCRV elle-même avec 154 élus des 16 conseils municipaux sur 177, plus de 1600 habitants se soient prononcés contre le schéma préfectoral. Nous sommes allés en ce mois de décembre par deux fois aux grilles du palais (pardon de la Préfecture) pour être deux fois éconduits, tant il est vrai que la présence de quelques citoyens de collectivités menacées pouvait troubler l'ordre public…

M=Mais rien n'est fini. L'habileté du Préfet a consisté à éviter un conflit généralisé en n'intégrant pas de force, ce qu'il faisait au sud, des communes du nord de l'Agglo d'Alès où il savait devoir faire face à une résistance également importante.  Lors des CDCI, il a dû mettre de l'eau dans son vin sur une série d'endroits, de la Camargue aux Cévennes en passant par le Pont du Gard, mais pour ne pas transiger sur une structure agglomérée grand'alésienne de plus de 100 000 habitants, où la démocratie locale sera un mot creux.

Pour les syndicats intercommunaux de regroupement scolaire, notre amendement a  été retenu. Il n'y a pas fusion comme préconisé de 10 villages distants de plus de 25 kms pour les extrêmes,  mais  reconnaissance   de la réflexion des élus sur le terrain et de la nécessité de préserver une certaine proximité pour offrir un accueil  de qualité à nos écoliers. Il en va de même pour le syndicat de l'eau.

Un espoir pour continuer à nous faire entendre.

D=Nous savions d'emblée que notre secteur était un des enjeux majeurs de la réorganisation des  structures intercommunales gardoises. Aujourd'hui, nous affirmons que ce combat pour la démocratie locale continue, que rien n'est définitivement acquis en faveur des tenants du pouvoir, c'est ce que des citoyens de la Région de Vézénobres, regroupés en Collectif citoyen pour la démocratie locale, voulaient vous dire aujourd'hui.